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Devenir orthodontiste implique bien plus que la pose d’appareils dentaires. Il s’agit d’un parcours médical long et sélectif, nécessitant entre 9 et 10 ans d’études, un concours national exigeant et un engagement professionnel durable. Avant de vous engager dans cette voie, une question s’impose : le métier d’orthodontiste est-il réellement fait pour vous ?
Ce guide propose une vision complète, factuelle et actuelle du métier d’orthodontiste : missions réelles, parcours d’études, statut légal, rémunération et contraintes souvent passées sous silence.
Orthodontiste : de quel métier parle-t-on exactement ?
L’orthodontiste est un chirurgien-dentiste spécialiste qualifié en orthopédie dento-faciale. Sa mission consiste à diagnostiquer, prévenir et traiter les anomalies de position des dents et des mâchoires. Contrairement à une idée largement répandue, l’orthodontie n’est pas d’abord esthétique : elle vise avant tout à restaurer un équilibre fonctionnel, en améliorant la mastication, la respiration ou encore la stabilité articulaire.
L’amélioration du sourire découle naturellement de ces corrections fonctionnelles, mais elle n’en constitue pas l’objectif principal.
Il est essentiel de distinguer clairement l’orthodontiste du dentiste généraliste. Si tous les orthodontistes sont d’abord formés en chirurgie dentaire, l’inverse n’est pas vrai. Le dentiste assure les soins courants de la bouche et des dents, tandis que l’orthodontiste, après une spécialisation longue, se consacre exclusivement aux anomalies dento-faciales et à leur correction sur le long terme.
Quelles sont les missions concrètes d’un orthodontiste ?
Le quotidien d’un orthodontiste repose sur un équilibre entre actes cliniques et suivi patient :
- Réaliser des examens approfondis.
- Prescrire et interpréter des examens radiologiques.
- Établir des diagnostics précis.
- Concevoir des plans de traitement personnalisés.
- Poser des dispositifs orthodontiques, fixes ou amovibles.
- Assurer l’ajustement régulier des dispositifs orthodontiques.
- Assurer un suivi rigoureux des traitements, qui peuvent s’étaler sur plusieurs années.
- Maintenir une relation patient continue.
- Accompagner les patients tout au long du traitement.
- Expliquer les contraintes du traitement.
- Ajuster les protocoles en cours de traitement.
- Prévenir les récidives une fois la phase active terminée.
En exercice libéral, le métier ne se limite pas à l’aspect médical et comprend également des responsabilités organisationnelles :
- Gérer son cabinet.
- Établir des devis.
- Assurer les relations avec les organismes de remboursement.
- Gérer l’équipe du cabinet.
- Organiser le planning.
- Assurer le suivi financier.
Quelles études faut-il faire pour devenir orthodontiste en France ?
Le parcours pour devenir orthodontiste débute après un baccalauréat à dominante scientifique. L’accès aux études de santé se fait via le PASS ou une licence avec option accès santé (L.AS), deux voies particulièrement sélectives. Les étudiants admis poursuivent ensuite un cursus de six années en odontologie, à l’issue duquel ils obtiennent le Diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire.
La spécialisation en orthodontie constitue une seconde étape décisive. Elle repose sur la réussite à un concours national très sélectif, ouvrant l’accès à un internat de trois ans. Cette formation conduit à l’obtention du Diplôme d’Études Spécialisées en Orthopédie Dento-Faciale (DES ODF), seul diplôme permettant de porter officiellement le titre d’orthodontiste spécialiste.
Au total, la durée des études s’élève à neuf ans minimum, et atteint souvent dix ans en pratique.
Peut-on devenir orthodontiste sans passer par l’internat ?
Il existe des formations alternatives à l’internat, comme le CECSMO, les Diplômes Universitaires d’orthodontie ou certaines formations privées. Ces parcours permettent à des chirurgiens-dentistes de se former à l’orthodontie et d’en pratiquer les techniques, mais ils ne confèrent pas le titre officiel de spécialiste.
La distinction est essentielle d’un point de vue légal et professionnel. Seul le DES ODF permet d’être reconnu comme chirurgien-dentiste spécialiste qualifié en orthodontie par l’Ordre.
Comparatif des parcours de formation
| Parcours | Durée de la formation | Titre officiel d’orthodontiste | Reconnaissance par l’Ordre | Objectif principal | Limites et remarques |
|---|---|---|---|---|---|
| Internat – DES ODF | 3 ans après 6 ans d’odontologie (9 à 10 ans au total) | Oui | Oui | Former des orthodontistes spécialistes qualifiés en orthopédie dento-faciale | Concours national très sélectif, nombre de places limité chaque année |
| CECSMO | 4 ans (en parallèle ou après l’exercice de chirurgien-dentiste) | Non | Partielle | Approfondir la pratique clinique de l’orthodontie | Ne permet pas de porter le titre officiel d’orthodontiste spécialiste |
| DU d’orthodontie | 1 à 3 ans selon l’université | Non | Non | Acquérir des compétences complémentaires en orthodontie | Formation théorique et pratique limitée, sans reconnaissance de spécialité |
| Formations privées | Quelques mois à 2 ans selon les organismes | Non | Non | Se former à certaines techniques orthodontiques spécifiques | Aucune valeur juridique pour le titre, reconnaissance variable selon les organismes |
Où se former pour devenir orthodontiste ?
Les études de chirurgie dentaire s’effectuent dans les UFR d’odontologie réparties sur l’ensemble du territoire français, notamment à Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Montpellier ou Nantes. L’accès dépend du numerus clausus et du classement des étudiants.
Il est également possible de se former à l’étranger, mais cette option doit être envisagée avec prudence. Les diplômes obtenus hors de France ne sont pas automatiquement reconnus, et les procédures d’équivalence peuvent s’avérer longues et incertaines, notamment pour exercer comme spécialiste sur le territoire français.
Salaire d’un orthodontiste : une réalité à nuancer
La rémunération d’un orthodontiste dépend de nombreux facteurs : expérience, mode d’exercice, localisation et organisation du cabinet. En début de carrière, un orthodontiste peut percevoir environ 4 000 euros bruts par mois. Avec l’expérience et une patientèle établie, les revenus peuvent atteindre 6 500 à 9 000 euros bruts mensuels, voire davantage dans certaines configurations libérales.
En Suisse, où les coûts de la vie et de l’exercice sont plus élevés, la rémunération des orthodontistes est nettement supérieure comme chez CMD Balexert à Genève. Un orthodontiste débutant peut percevoir l’équivalent de 8 000 à 10 000 CHF bruts par mois. Avec plusieurs années d’expérience, les revenus annuels peuvent dépasser 180 000 à 250 000 CHF, voire davantage en cabinet libéral bien implanté, notamment dans les grandes agglomérations.
Ces montants doivent toutefois être relativisés. Les charges professionnelles sont élevées : équipements coûteux, personnel qualifié, loyers, assurances et investissements technologiques pèsent fortement sur le revenu net, en France comme en Suisse.
Quels sont les avantages et contraintes du métier d’orthodontiste ?
L’orthodontie offre une spécialisation médicale reconnue, une autonomie professionnelle importante et des perspectives financières attractives à long terme. La demande de soins reste forte, tant chez les enfants que chez les adultes.
En contrepartie, le métier implique une longue durée d’études, une pression financière au démarrage, une gestion d’entreprise exigeante et une relation patient inscrite dans le temps. Ces aspects doivent être pleinement intégrés avant de s’engager dans cette voie.
Évolutions de carrière possibles
Après la spécialisation, la majorité des orthodontistes exercent en cabinet libéral, seul ou en association. D’autres choisissent le salariat en centre de santé, l’exercice hospitalier ou militaire via concours, ou encore l’enseignement universitaire et la recherche clinique, généralement après plusieurs années de pratique.
Faut-il vraiment devenir orthodontiste ?
Ce métier s’adresse avant tout à des profils rigoureux, patients et attirés par les sciences médicales, capables de s’engager sur le long terme et d’assumer des responsabilités entrepreneuriales. À l’inverse, il est peu adapté à ceux qui recherchent un parcours rapide, une faible exposition financière ou une activité sans gestion.
FAQ – Devenir orthodontiste
Combien d’années faut-il pour devenir orthodontiste ?
Entre neuf et dix ans selon le parcours.
Peut-on pratiquer l’orthodontie sans être spécialiste ?
Oui, mais sans pouvoir porter le titre officiel d’orthodontiste spécialiste.
Le métier est-il encore rentable aujourd’hui ?
Oui, à condition d’une bonne gestion et d’un choix d’implantation pertinent.
Peut-on exercer à l’étranger ?
Oui, sous réserve de reconnaissance du diplôme par le pays concerné.
Trouver une école pour devenir orthodontiste
De nombreuses UFR ou écoles peuvent vous former au métier d’orthodontiste. Voici ci-dessous une liste des principales institutions :
- Faculté d’odontologie de Nancy
- Faculté de chirurgie dentaire de Lille
- Faculté de chirurgie dentaire de Nantes
- UFR d’odontologie de Clermont-Ferrand
- UFR d’odontologie de Brest
- UFR d’odontologie de Paris V
- UFR d’odontologie de Montpellier
- Université Claude Bernard Lyon 1 – UFR d’odontologie
- Université d’odontologie de Bordeaux
- UFR d’odontologie de Reims
