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Tout savoir sur la sécurité au travail

La sécurité des salariés en France se trouve parmi les sujets ne faisant pas débat. Dépassant la valeur du droit à œuvrer dans un milieu décent, la gestion des risques demeure un devoir. La négligence de celui-ci ainsi que la mauvaise pratique dans le domaine coûtent cher. En outre, des études de cas affirment que la maîtrise de la sécurité au travail s’accompagne d’une optimisation de la rentabilité d’une entreprise et des performances de ses employés. Trouvez dans cet article les informations essentielles à savoir sur le concept.

Qu’est ce que la sécurité au travail?

La sécurité au travail est une des notions de première importance dans la protection des travailleurs, intimement liée à la santé au travail. Elle s’applique dans l’Hexagone, depuis 1993 et impose aux employeurs la prise de toutes les mesures pratiques requises pour sécuriser leurs employés. En détails, le terme désigne plusieurs disciplines qui visent à éliminer ou à limiter les risques d’accidents susceptibles d’arriver lors de l’exécution d’une activité professionnelle. Le concept appuie son application sur un postulat de départ très simple : tout travail engendre aux travailleurs des risques physiques et psychosociaux, à des degrés plus ou moins élevés.

Qui sont concernés par la sécurité au travail ?

L’embaucheur est donc le premier responsable d’une entreprise, d’un local industriel ou encore d’un organisme commercial concernant la sécurité au travail. Si auparavant le Code de Travail se limitait à l’assurance de la sécurité physique et mentale, il implique actuellement la responsabilité de l’employeur comme une obligation de résultat. Autrement dit, les engagements légaux de ce denier s’étendent désormais sur les risques professionnels.

Ainsi, selon l’article L.4121-2 du Code du travail, les employeurs doivent respecter des réglementations et mesures consistant principalement à :

  • élaborer un document unique (DU) d’identification et d’évaluation des risques professionnels ;
  • créer un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour la prise en charge de l’élaboration, de l’application et du respect du plan de sécurité. À noter que cette obligation ne concerne que les entreprises ayant plus de 50 travailleurs ;
  • prendre des mesures incitatives à l’amélioration des conditions de travail pour la prévention des risques professionnels, leur élimination et leur diminution.

Les chefs d’entreprises concernés par les obligations sur la sécurité au travail sont ceux :

  • des organisations privées ;
  • des établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux ;
  • qui sont sous conditions : les Établissements Publics Industriel et Commercial (EPIC) et les Établissements Publics Administratif (EPA) qui emploient du personnel selon les conditions de droit privé.

Et les employés dans tout cela ?

Contrairement à ce que certains pensent, les salariés sont également soumis à des obligations concernant la sécurité au travail. Globalement, ils sont compte tenus de respecter les recommandations et les obligations indiquées par leur employeur. Celles-ci comprennent en général :

  • le respect des zones de circulation ;
  • l’application des consignes d’utilisation des équipements de travail ;
  • l’usage des moyens de protection mis à disposition ;
  • le suivi des formations sur l’utilisation des produits ou outils de protection, les mesures de protection à pratiquer, etc.

À noter que tout salarié doit être encadré par des règles de sécurité, qu’il soit intérimaire, stagiaire, en CDD ou CDI.

Les enjeux de la sécurité au travail

Les employeurs sont soumis à une obligation de résultat en termes de sécurité des employés au travail. Dans le cas où les mesures de protection demeurent insuffisantes ou inexistantes, l’organisation sera exposée à une réparation conséquente pour faute inexcusable.

L’enjeu le plus évident se situe au plan humain. La sécurité au travail consiste principalement à préserver l’intégrité des travailleurs et à protéger leur vie face aux risques d’accident, de maladies et de décès. Elle procure donc un environnement de travail favorisant un développement positif, rassurant et enrichissant des ressources humaines. Rappelons que le monde compte annuellement plus de 2,8 millions d’employés morts et 380 millions blessés et malades à cause de leurs activités professionnelles. Ces chiffres très élevés disent fortement que de sérieux progrès est encore nécessaire.

Des enjeux économiques se jouent également dans la sécurité au travail car celle-ci impacte grandement la productivité de l’entreprise, la qualité de ses services, ainsi que sa rentabilité. En détails, les avantages de la sécurisation des employés sur cet aspect se montrent très spectaculaires :

  • Diminution des dépenses directes et indirectes liées aux conditions de travail : recrutement et formation des nouveaux employés, frais d’hospitalisation, incapacités de travailler, risque d’amende, etc. Il est important de préciser qu’en France, les accidents de la profession font perdre annuellement près de 60 millions de journées de travail, ce qui représente un coût direct dépassant les 6,5 milliards d’euros ;
  •  Optimisation de l’efficacité de l’entreprise : travailleurs plus motivés, se sentant protégés ; réduction de l’absentéisme, … ;
  • Augmentation du nombre de clients : engagés à l’humanité, certains impliquent l’environnement du travail de leurs prestataires ou fournisseurs dans le choix d’un service ou d’un produit.

Un autre enjeu important réside sur le plan judiciaire. Le non-respect des obligations légales concernant la sécurité au travail peut en effet faire l’objet d’une condamnation pénale aux services du tribunal correctionnel. La conséquence peut être le paiement d’une amende et peut aller jusqu’à la fermeture de l’entreprise.

Les derniers, mais pas les moindre sont les enjeux stratégiques et d’image. Une mauvaise actualité concernant le mauvais traitement des employés par le manque de protection peut détruire en un clin d’œil une image construite durant des années. En outre, le risque d’entacher ce paramètre essentiel pour le fonctionnement de l’entreprise n’a jamais été aussi fort avec la présence des réseaux sociaux. La moindre faute peut faire un « buzz » et quelques minutes seulement suffisent pour qu’une information se propage partout dans le monde entier.

Les différents pictogrammes pour la sécurité au travail

Les pictogrammes ou symboles graphiques utilisés pour la sécurité au travail servent à indiquer un danger, à prescrire un comportement précis, ou encore à décrire une situation. Ils peuvent donc afficher une signalétique de prohibition, d’obligation, d’avertissement de risque ou de danger, de recommandation d’un équipement de sécurité à apporter ou à porter, de sauvetage, de rappel, etc. Le format, le matériau de fabrication et la couleur varient selon le message, mais ils doivent toujours   être conformes à la norme ISO 7010.  Entrée en vigueur au début de l’année 2014, cette dernière permet l’harmonisation au niveau international des symboles graphiques. Ainsi, l’indication se montre compréhensible rapidement par n’importe qui, peu importe la langue.

Quant à l’emplacement des symboles de sécurité au travail, ils doivent être bien visibles: sur des portes, sur des murs bien exposés, sur un tableau de consignes, etc. Les panneaux doivent être également bien lisibles en adoptant une taille adaptée à la distance d’observation. Pour assurer le maintien des accessoires, des outils de fixations correspondant à la matière du support et celle du pictogramme. Pour fixer celui-ci sur une surface lisse par exemple, il faut qu’il soit en vinyle adhésif, donc muni d’une colle à l’arrière.

5 astuces pour améliorer la sécurité au travail

Effectuer régulièrement des audits de sécurité

Il ne s’agit pas ici d’une recommandation, mais d’une obligation légale disant de consigner les risques dans un DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels). Pour les repérer à temps, il convient de faire souvent des visites des bureaux et observer les protocoles de sécurité. Durant l’audit, le responsable doit porter une attention particulière à l’espace de travail et analyser les circonstances d’activité des travailleurs.

Familiariser les employés avec les procédures d’urgence

La formation des travailleurs concernant les précautions à prendre en cas de danger et pour se protéger est aussi une obligation des employeurs indiquée dans le Code du Travail. Pour la respecter, l’organisation doit comprendre des exercices et des cours de formation avant même l’occupation d’un poste dans le milieu professionnel.

Organiser la gestion de la sécurité au travail

Afin que la gestion de la sécurité au travail s’effectue correctement selon la loi et selon les tâches, l’établissement d’une organisation optimale en vue de maintenir ce facteur est indispensable. Pour ce faire, l’employeur doit organiser une équipe ou désigner  un membre du personnel pour la prise en charge de ce travail, doit mettre en disposition les outils nécessaires et doit mettre en place des stratégies efficaces.

Inciter les employés à considérer les petites précautions

Des précautions semblent très simples à première vue mais ne pas faire attention à elles peut causer des accidents graves. Des portes et des tiroirs des armoires ou des bureaux ouverts peuvent par exemple entraîner une collision ou un trébuchement. Encourager et rappeler les travailleurs à prendre en compte de la fermeture de ces éléments n’est pas difficile, mais est très important pour la réduction des risques.

Signaler les situations dangereuses

La mise en place d’un système de signalement (sonnette d’alarme, numéro vert, etc) des conditions dangereuses est fortement recommandée. Elle permet aux travailleurs d’envoyer immédiatement une alarme lorsque qu’un danger apparait ou menace leur sécurité. Ainsi, le problème se règle plus tôt, afin que la situation ne devienne incontrôlable. Il convient de vérifier régulièrement ces outils de signalement pour s’assurer qu’ils fonctionnent correctement.

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