Quel statut pour un avocat débutant ?

A première vue, on pourrait penser que pour un avocat, la question du statut social, fiscal et/ou juridique ne se pose pas tant l’exercice de la profession dans son ensemble semble justement reposer sur ces questions. Pourtant, tout n’est pas aussi simple. De la fin des études au premier cabinet d’avocat, le parcours est semé d’embûches. Sans compter sur le statut fortement réglementé du métier d’avocat.

Quel emploi après les études ?

Un jeune juriste en fin d’études semble, à première vue, promis à un bel avenir. Vu de l’extérieur, c’est du moins ce que l’on pourrait penser. Pourtant, la tâche n’est aussi simple. Sans concours (magistrature, CRFPA ou concours administratifs), le parcours du jeune diplômé peut vite se transformer en enfer. Pour preuve, même les postes de juristes juniors demandent à minima une expérience de 1 à 3 ans dans le même domaine d’expertise ou dans la même fonction. Et ne comptez pas sur es stages (surtout s’ils sont de courtes durées) pour faire valider une quelconque expérience. Ce qui pose d’ailleurs un gros problème à nombre d’étudiants, tant il paraît impossible de mener de front une longue période de stage et des études de droit…

Entre le réseau constitué, le choix de son master, la concurrence aux postes disponibles, la mobilité souvent requise par les employeurs en fonction du domaine d’expertise, les exigences salariales pas toujours en phase avec la réalité de l’emploi et la marge existant entre théorie enseignée sur les bancs des facultés et pratique de terrain au sein d’un cabinet d’avocats ou d’une entreprise intégrant son service juridique, force est de constater que les obstacles à un début de carrière idéal sont nombreux et parfois difficiles à surmonter.

Viser une branche porteuse d’activité

Droit pénal, droit des affaires ou droit de la famille ? Une bonne carrière peut découler d’un bon choix de master. Tout simplement. Avant même d’envisager de monter sa propre structure et, pourquoi pas, d’élargir ses compétences via des associations fructueuses, la bonne stratégie peut consister à s’engouffrer sur un secteur porteur, de façon à glaner là les années d’expérience requises avant de monter son cabinet d’avocats. Bien entendu, le but n’est pas de sacrifier son désir premier aux réalités d’un marché ni de renier ses appétences naturelles, mais bien de profiter d’une opportunité passagère pour développer des compétences qui permettront par la suite d’étoffer ses savoir-faire et ses savoir-être tout en se confrontant aux réalités de la pratique du droit dans le secteur privé.

A ce titre, le divorce est aujourd’hui un secteur (malheureusement) porteur. C’est un simple constat, sans aucun cynisme. Le nombre de divorces en France est d’environ 130 000 par an (moins de 45 000 en 1972 par exemple). Le grand bond date de la fin des années 90. Ce qui a conduit le législateur à faire évoluer les lois concernant le divorce, donnant par là-même une importance prépondérante aux avocats dans le cadre des divorces par consentements mutuels. Depuis le 1er janvier 2017 et la loi de modernisation de la justice, le divorce est devenu contractuel (article 229 du Code civil). Les époux ne passent donc plus devant le juge aux affaires familiales sauf cas spécifiques (si un enfant mineur demande à être entendu par le juge ou si l’un des fait l’objet d’une mesure de protection (tutelle, curatelle)). Dans ce cadre particulier, l’avocat devient donc le garant de l’intérêt supérieur de l’enfant ainsi que de l’intérêt de son client. Par ailleurs, les époux en phase de divorce par consentement mutuel sont en recherche d’avocats spécialisés, ce qui peut permettre, pour un jeune diplômé de devoir quitter son environnement familial pour trouver un emploi.

Dernière étape avant l’association

De fait, certaines niches peuvent permettre au jeune diplômé de trouver un emploi rapide au sein d’une structure déjà formée, lui permettant d’emmagasiner l’expérience nécessaire pour, à son tour, créer sa propre structure, ou élargir son éventail de compétences juridiques. Question statut, l’avocat expérimenté aura alors toutes les données en mains pour décider de la forme juridique et sociale de son entreprise libérale. Toujours encadré par le barreau du TGI dont il dépend, il pourra trouver un(e) ou plusieurs associé(e)s afin d’ouvrir son cabinet à d’autres spécialités juridiques ou dans le but de confirmer son choix premier en renforçant ses équipes.

Au final, quel que soit le choix pris dès les études, il n’est pas définitif. Rien n’est jamais figé. Mais il faut mieux considérer dès le départ que le chemin sera long et parfois semé d’embûches (surtout au départ). Comme l’écrivait Søren Kierkegaard, n’oubliez jamais que « ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est chemin. » Et si les choses devaient être plus simples pour vous, alors tant mieux

Le salaire d’un avocat débutant

En tant que débutant, un avocat va gagner entre 1 700 et 2 600€ brut mensuel. Cependant, la grille de salaire est dépendante de chaque situation (activité, ville). Avec de l’expérience, la rémunération mensuelle d’un avocat confirmé atteint les 5 000 € brut par mois.

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