Cumuler LMNP et micro-entreprise : le guide complet 2025

Peut-on vraiment cumuler LMNP et micro-entreprise sans se heurter à la complexité fiscale française ? Si vous êtes auto entrepreneur, déjà engagé dans une activité commerciale, artisanale ou de prestations de services, et que vous envisagez de vous lancer dans la location meublée, cet article est fait pour vous. Entre régime micro BIC, régime réel, revenus locatifs, cotisations sociales et plafonds applicables cumul LMNP, les règles peuvent vite devenir floues. Pourtant, de plus en plus d’entrepreneurs cherchent à optimiser leur fiscalité, diversifier leurs revenus et profiter des avantages du statut LMNP. Quels sont les seuils à ne pas dépasser ? Le statut d’auto entrepreneur est-il compatible avec celui de loueur en meublé non professionnel ? Quelles sont les conditions pour rester dans un cadre légal favorable au foyer fiscal ? Découvrez un guide clair et complet pour éviter les pièges… et faire les bons choix.

Peut-on cumuler LMNP et auto-entrepreneur légalement en France ?

Il est possible de cumuler le statut LMNP et celui d’auto-entrepreneur est parfaitement légal en France. Il n’existe aucune incompatibilité juridique tant que les deux activités sont bien distinctes : la location meublée non professionnelle relève d’une activité civile, alors que le régime de la micro entreprise concerne une activité commerciale ou artisanale, enregistrée au Registre du commerce et des sociétés.

Le régime fiscal du LMNP impose cependant des conditions strictes pour conserver ce statut. En particulier :

  • Les revenus locatifs ne doivent pas dépasser 23 000 € par an
  • Ou rester inférieurs à 50 % des revenus globaux du foyer fiscal

Au-delà de ces seuils, l’administration considère que l’activité devient professionnelle et vous basculez vers le statut LMP (loueur meublé professionnel), avec des implications importantes sur l’impôt, les cotisations sociales, et les plus-values à la revente.

À noter : les deux activités doivent être fiscalement séparées, même si elles relèvent toutes deux des BIC (bénéfices industriels et commerciaux).

Régimes fiscaux LMNP vs micro-entreprise : quelles compatibilités ?

Pour bénéficier du micro-BIC en LMNP, les recettes locatives ne doivent pas dépasser 77 700 € pour les meublés classiques, et 188 700 € pour meublés de tourisme classés (résidence, airbnb etc…). En micro-entreprise, le chiffre d’affaires annuel est plafonné à 77 700 € pour les prestations de services et 188 700 € pour la vente de marchandises.

Tableau comparatif

Critères LMNP (Micro-BIC) Auto-entreprise (Micro)
Type d’activité Location meublée non professionnelle Commerciale ou artisanale
Abattement forfaitaire 50 % (71 % pour tourisme classé) 50 % ou 71 % selon l’activité
Plafond de chiffre d’affaires 77 700 € / 188 700 € 77 700 € / 188 700 €
Imposition BIC BIC (micro)
Option possible pour le réel Oui Non (hors auto-entreprise)

Déclaration, SIRET, CFE : les obligations pratiques du double statut

Cumuler une activité de location meublée et une auto-entreprise implique la création de deux SIRET distincts, chacun rattaché à une activité différente. L’administration fiscale considère en effet qu’il s’agit de deux régimes autonomes, même s’ils relèvent tous deux des BIC.

Pour déclarer votre activité LMNP, il faut remplir le formulaire P0i et l’envoyer au greffe du tribunal de commerce. (Cliquez ici pour en savoir plus). La micro-entreprise, elle, se crée en ligne via le portail de l’INPI et le Guichet Unique. Ces démarches sont simples, mais doivent être réalisées dans les délais pour éviter des régularisations coûteuses.

Enfin, la cotisation foncière des entreprises (CFE) est due dans les deux cas, sauf exonération la première année ou en cas de recettes très faibles.

Remarque : Attention à bien distinguer les factures liées à chaque activité : une confusion peut entraîner un redressement en cas de contrôle fiscal.

Quel régime fiscal choisir en LMNP en cas de cumul ?

En location meublée, le choix entre micro-BIC et régime réel dépend essentiellement du montant de vos charges. Le micro-BIC applique un abattement forfaitaire (50 % ou 71 % selon le type de meublé), tandis que le le régime réel devient plus intéressant en cas d’augmentation significative des charges, comme des travaux ou des intérêts d’emprunt.

Cas n°1 : vous louez un studio meublé à 9 000 € par an, avec 3 000 € de charges. Le micro-BIC vous impose sur 4 500 €, le régime réel sur 6 000 € de charges nettes : le micro est plus favorable.

Cas n°2 : vous percevez 12 000 € de loyers, avec 7 000 € de charges. Cette fois, l’abattement du micro-BIC devient moins intéressant que les déductions du régime réel.

L’abattement forfaitaire devrait baisser à 30 % et les seuils à 15 000 € suite à la réforme 2025, ce qui rendra le régime réel encore plus avantageux dans bien des cas.

Conseil : Si vos charges dépassent 50 % de vos loyers perçus, le régime réel est souvent plus avantageux.

Revenus locatifs annuels Charges déductibles estimées Imposition au micro-BIC (abattement 50 %) Résultat net au réel Régime le plus avantageux
9 000 € 3 000 € 4 500 € 6 000 € – 3 000 € = 6 000 € Micro-BIC
12 000 € 7 000 € 6 000 € 12 000 € – 7 000 € = 5 000 € Régime réel
15 000 € 9 000 € 7 500 € 6 000 € Régime réel
20 000 € 5 000 € 10 000 € 15 000 € Micro-BIC
20 000 € 12 000 € 10 000 € 8 000 € Régime réel

Note : ces calculs ne tiennent pas compte de l’amortissement

Cotisations sociales, TVA, impôt : que risque-t-on en cas de dépassement de seuils ?

Le micro-entrepreneur est redevable de charges sociales calculées en pourcentage du chiffre d’affaires (12,3 % pour la location meublée), tandis que le loueur en meublé non professionnel (LMNP) n’est soumis qu’aux prélèvements sociaux (17,2 %), sauf en cas de requalification en activité professionnelle. Mais contrairement aux salariés, il n’est pas affilié au régime général de cotisations sauf exceptions. Le dépassement de seuils peut donc transformer radicalement la fiscalité de l’activité.

En matière de TVA, le franchissement des seuils de 36 800 € (ou 91 900 € pour les prestations mixtes) vous oblige à la facturer et à déposer des déclarations périodiques. Cela entraîne un alourdissement administratif non négligeable au propriétaire, notamment pour les meublés de tourisme classés.

Concernant l’impôt sur le revenu, sortir du régime micro-BIC vous bascule automatiquement vers le régime réel, avec comptabilité complète, amortissements, et gestion plus complexe des bénéfices industriels et commerciaux.

Attention : en cas de dépassement des plafonds deux années consécutives, vous perdez définitivement le régime micro. Anticiper est essentiel pour éviter une régularisation douloureuse.

Statut Auto entrepreneur et LMNP : les erreurs à éviter

Cumuler deux statuts fiscaux peut sembler simple sur le papier, mais en pratique, les pièges sont nombreux. Entre obligations distinctes, seuils à respecter et régimes fiscaux divergents, une erreur peut vite entraîner des conséquences lourdes, notamment en cas de contrôle fiscal.

Top 5 des erreurs les plus fréquentes :

  • Utiliser un seul SIRET pour deux activités distinctes
  • Émettre des factures de location sous le nom de l’auto-entreprise
  • Ignorer les plafonds de chiffre d’affaires et rester en micro-BIC par défaut
  • Oublier de déclarer l’activité LMNP via le formulaire P0i
  • Choisir un régime fiscal sans analyse des charges réelles
Le saviez-vous ? Un expert-comptable ou un Centre de Gestion Agréé (CGA) n’est pas obligatoire, mais il peut faire la différence pour anticiper les erreurs et optimiser vos déclarations fiscales. Une bonne gestion commence par une séparation rigoureuse des deux activités, dès la création de votre entreprise.

FAQ

Peut-on cumuler plusieurs micro-entreprises ?

Non, il n’est pas possible d’avoir plusieurs micro-entreprises. En revanche, une même micro-entreprise peut regrouper plusieurs activités distinctes sous un seul SIRET.

Peut-on avoir une activité de vente de marchandises et faire du LMNP ?

Oui, c’est possible. Vous pouvez cumuler vente de marchandises en micro-entreprise et location meublée non professionnelle (LMNP), à condition de bien distinguer les deux activités fiscales.

Comment déclarer ses revenus locatifs dans sa déclaration fiscale ?

Les revenus locatifs meublés sont à déclarer dans la catégorie des BIC (micro-BIC ou réel). Ils s’inscrivent via le formulaire 2042 C PRO, distinct de celui de la micro-entreprise.

Faut-il une forme juridique spécifique (SCI, SARL de famille, indivision…) ?

Non, le statut de Loueur meublé non professionnel peut être exercé en nom propre. D’autres formes (SCI, SARL de famille, indivision) sont possibles mais entraînent des règles fiscales différentes.